QUELQUES CLÉS POUR COMPRENDRE LES PROBLEMES DU MOYEN ORIENT
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[Introduction]
[Nationalisme] [Religion] [Pétrole et eau] [Panarabisme]
[Sommaire du site Pédagogique] |
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Cours d’Histoire-Géographie,
niveau Terminale générale ou S.T.T. Avertissement :
ce polycopié ne vise pas à se substituer au manuel mais à en être
complémentaire. Son objectif est seulement de fournir quelques clés de
compréhension des problèmes du Moyen-Orient. Il va de soit que les exemples
(en italique pour la plupart) ne sont pas destinés à être tous appris par
cœur. |
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INTRODUCTION
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Le
Moyen-Orient, berceau des civilisations de l’ancien monde (l’agriculture,
l’écriture, les premières villes et les trois grandes religions monothéistes
y sont nées), est un carrefour de peuples, de religions et de cultures, qui
abrite les deux tiers des réserves mondiales de pétrole. Politiquement très
instable, il constitue un enjeu international comme nous le rappelle
régulièrement l’actualité. Trois
facteurs: le nationalisme, la religion, et les ressources naturelles (en
pétrole et en eau) permettent de mieux comprendre les enjeux, les forces en
présence et les événements qui agitent cette région. |
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A) LE NATIONALISME
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Le
Moyen-Orient est peuplé majoritairement par des arabes musulmans de
confession sunnite, mais les minorités y sont nombreuses : Au
niveau linguistique on distingue: - des
sémites qui sont les premières populations installées au Moyen-Orient :
Juifs, Arabes (parmi lesquels les Palestiniens, les Égyptiens...). -
des indo-européens (peuples originaires des steppes d’Europe
orientale) : Iraniens pour la plupart de confession chiite), Kurdes,
(présents à la frontière entre la Turquie, la Syrie, l’Irak, l’Iran), Grecs
(de confession orthodoxe, présents jusqu’au début du siècle dans tout le
Proche-Orient, maintenant surtout à Chypre). -
des caucasiens (peuples originaires du Caucase) : les Arméniens, (de
confession orthodoxe, présents surtout en Turquie)... -
des turcs (peuple originaire des steppes d’Asie centrale), pour la plupart de
confession sunnite, présents jusqu’au début du siècle dans tout le
Proche-Orient, maintenant surtout en Turquie. À
l’imitation des peuples d’Europe occidentale, la plupart des peuples du
Moyen-Orient cherchent à partir du XIXe siècle à créer un état-nation,
(état constitué d’un seul peuple, et regroupant tous les membres de ce peuple). Au
début du XXe siècle tout le Moyen-Orient est soumis à l’Empire Turc (ou
Empire Ottoman), empire multinational qui s’étend aussi sur les Balkans, et
réprime toute velléité d’indépendance. Après la guerre de 14-18, cet empire
est dépecé par les puissances occidentales (Angleterre et France), qui y
tracent de nouvelles frontières et y constituent des colonies. L’affaiblissement
de l’Empire Turc, puis des puissances coloniales après 1945, va permettre au
nationalisme des différents peuples de se développer. Deux exemples: -
La Turquie se constitue en état-nation vers 1920, en regroupant tous les
turcs ottomans en Anatolie, en expulsant les Grecs et en éliminant
physiquement les Arméniens. -
En 1947, des juifs créent en Palestine l’état d’Israël pour regrouper les
juifs européens rescapés du nazisme. État longtemps non reconnu par les
Palestiniens et les pays arabes. Les
peuples qui n’ont pas d’état : Palestiniens, Kurdes, Arméniens,
alimentent terrorisme et guerre civile (Palestiniens contre Israël, Arméniens
contre la Turquie, Kurdes contre la Turquie et l’Irak). |
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B) LA RELIGION
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Toutes
les confessions des trois religions monothéistes sont présentes : - Les juifs ne sont plus très nombreux
en dehors d’Israël. - Les chrétiens, divisés en de
nombreuses confessions et églises rivales, représentent environ 10 % des
habitants de certaines régions du Proche-Orient, moins dans le reste du
Moyen-Orient : coptes en Égypte, palestiniens chrétiens en Israël,
maronites au Liban, syriens de langue araméenne en Syrie, arméniens en
Turquie... Beaucoup émigrent vers l’Europe ou les Etats-Unis. - Les musulmans: outre les sunnites
(majoritaires) et les chiites (surtout Iran) qui s’opposent, existent plusieurs
autres confessions minoritaires, les druzes au Liban... Bien
que s’appuyant sur une même origine (la Bible), chacune des confessions ou
religions monothéistes prétend détenir seule la vérité, et nie parfois le
droit à l’existence des autres, particulièrement les intégristes juifs ou
musulmans. Les conflits religieux se cristallisent sur les lieux saints qui
font l’objet de violents conflits. Exemples: l’emplacement du Temple de
Jérusalem (Mur des lamentations, dôme du rocher), disputé entre Juifs et
Musulmans; le Saint-Sépulcre de Jérusalem (tombeau du Christ) où les
différentes églises chrétiennes cohabitent difficilement; le Caveau des
Patriarches (tombeau d’Abraham) à Hébron, séparé en deux parties, l’une
accessible aux Musulmans, l’autre aux Juifs, où un extrémiste juif a
assassiné des palestiniens; la Mecque (patrie de Mahomet) dont la gestion par
l’Arabie Saoudite est contestée par de nombreux musulmans (dans les années 80
des terroristes y ont pris des pèlerins en otages. Ils ont été neutralisés
par le G.I.G.N. prêté par le président Giscard d’Estaing au roi d’Arabie). |
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C) LE PÉTROLE ET
L’EAU
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Le
Moyen-Orient est une région aride, donc l’eau y est une ressource convoité.
Les eaux de l’Euphrate servent par exemple à irriguer toute une région de la
Turquie, de la Syrie et de l’Irak. La réalisation de barrages en Syrie prive
l’Irak d’une partie de l’eau dont elle a besoin, d’où une rivalité permanente
entre ces deux états. Le
pétrole, « manne économique », constitue une source de richesse
considérable mais inégalement répartie : les habitants de l’Arabie
Saoudite, peu nombreux par exemple, bénéficient d’un niveau de vie très élevé
grâce au pétrole. D’autres pays producteurs comme l’Égypte ou l’Irak, ont une
population très importante que les revenus pétroliers ne suffisent pas à
nourrir. Enfin, le Yémen, la Jordanie, le Liban, Israël n’ont aucune
ressource pétrolière. Cette ressource attise les convoitises et a permis à
certains états de se doter d’un armement important, d’où des conflits comme
la guerre Iran Irak, ou la guerre Irak Koweït dite Guerre du Golf. |
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D) LE PANARABISME
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Le
panarabisme, ou unité du monde arabe, est un thème qui combine nationalisme
arabe, religion musulmane et intérêts économiques. Le
nationalisme arabe aspire à retrouver l’unité politique du Moyen-Orient
perdue au Moyen Âge. Le temps des califes est vu comme un véritable âge d’or.
Cette idée de refaire l’unité du monde arabe a été revendiquée par des chefs
d’états comme Nasser (Égypte), Khadafi (Libye), Hafez-el-Assad (Syrie),
Saddam Hussein (Irak)... qui ont mêlé nationalisme arabe et socialisme anticolonialiste,
mais qui se sont souvent opposés pour des questions d’ambition personnelle,
chacun voulant faire l’unité autour de lui. Les pays arabes du Moyen-Orient
restent donc très divisés entre-eux, et c’est seulement face aux autres qu’a
existé une certaine unité. Les
croisades que les Européens ont menées au Moyen Âge ont été vécues comme un
véritable traumatisme par les peuples du Moyen-Orient, musulmans mais aussi
chrétiens orientaux et juifs. La colonisation de l’entre deux-guerre, mais
aussi l’installation de l’état d’Israël, l’intervention franco-britannique à
Suez, la guerre du golfe, sont vécues à la fois comme un retour des croisades
et un néocolonialisme. Cette méfiance vis-à-vis de l’Occident a permis, au
delà des clivages, l’unité du monde arabe contre Israël. Cette
aspiration à l’unité est aussi celle des intégristes musulmans qui eux
rejettent le socialisme mais aussi le capitalisme comme tout ce qui n’est pas
conforme à l’Islam qu’ils pratiquent. Ces intégristes pensent mener une guerre
sainte (Djihad) contre les juifs, les chrétiens, mais aussi contre les autres
confessions musulmanes. L’Arabie sunnite et l’Iran chiite ont longtemps
financé des mouvements intégristes comme le Hamas en Palestine et le
Hezbollah au Liban. |
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G. LANGLOIS,
5/6/1996 |
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Page réalisée par Gauthier LANGLOIS Extraite du site
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